Saint Sébastien: patron de Palma
Le 20 janvier est le jour de Saint Sébastien, l’actuel saint patron de Palma.
Qui était Sébastien ?
Sébastien est l’un des nombreux soldats romains qui ont été martyrisés pour leur foi chrétienne.
Il est né à Narbonne (France) au milieu du IIIe siècle (bien que certains auteurs le situent à Milan) dans une famille de militaires. Il devient capitaine de la première cour de la garde prétorienne, une position occupée uniquement par des personnes illustres. Son dévouement lui valut les louanges de tous ses pairs et surtout de l’empereur Maximien (250-310) ; à cette époque, l’Empire romain était dirigé par deux empereurs : à l’Est par Dioclétien et à l’Ouest par Maximien.
Sébastien, chaque fois que ses fonctions le lui permettaient, visitait les chrétiens emprisonnés et aidait les plus faibles et les plus défavorisés. Ce travail comportait un grand danger, car Maximien entreprit une purge des éléments chrétiens dans ses troupes, expulsant tous les soldats chrétiens de son armée. Finalement, un autre soldat l’a dénoncé à l’empereur.
Maximian s’est senti trahi. Il l’a appelé et l’a forcé à choisir entre rester chrétien ou continuer dans l’armée. Sébastien a dit qu’il ne voulait pas renoncer à ses croyances et l’empereur a décidé de le tuer.
Maximian a choisi les meilleurs archers à abattre. Les soldats l’ont emmené au stade Palatin, l’ont déshabillé et l’ont attaché à un arbre. Une grêle de flèches s’abat sur lui et les archers le laissent pour mort sur place. Une chrétienne nommée Irène, épouse de Castulus (un fonctionnaire de l’empereur qui s’était converti au christianisme), qui appréciait les conseils de Sébastien, vint avec un groupe d’amis assister au supplice de Sébastien. Lorsque les soldats sont partis, ils se sont approchés et ont constaté que Sébastien était encore vivant, et Irène l’a emmené chez elle où elle a pansé ses blessures.
Il existe plusieurs hypothèses sur la façon dont Sébastien a survécu : c’est Dieu lui-même qui a dévié certaines flèches, les tireurs étaient secrètement chrétiens ou ils n’étaient pas très habiles.
Une fois guéri, Sébastien se présenta à Maximien qui, après s’être remis de sa surprise initiale, car il le croyait mort, envoya chercher ses soldats pour le fouetter à mort.
Les soldats romains, une fois morts, ont pris son corps et l’ont jeté dans l’un des principaux égouts de la ville. Le corps fut à nouveau récupéré par les chrétiens, menés par Irène et sa servante Lucina. Ils l’ont enterré dans un cimetière souterrain sur la voie Appienne. Sa tombe est rapidement devenue le centre d’une grande crypte.
Le corps est resté dans la tombe de la crypte jusqu’en 826, date à laquelle Eugène II l’a fait déterrer et transporter au Vatican. Une partie de son corps a été donnée à l’église Saint-Médard de Soissons (France). Sur ordre de Léon IV, la tête, avec d’autres reliques, a été placée sur le maître-autel de l’église des Quatre Saints Couronnés.
Pendant longtemps, les pèlerins visitant la basilique sur la voie Appienne ont continué à vénérer la tombe vide du saint dans la crypte, jusqu’à ce qu’Honorius III reconsacre l’autel de la crypte en 1218, y transférant les reliques du Vatican.
Quelle est la relation de Sébastien avec la peste ?
Depuis l’Antiquité, on croit que les fléaux, les épidémies et les maladies sont des punitions divines pour les comportements humains pécheurs. Tous, depuis l’Antiquité, sont souvent représentés sous la forme de flèches ou d’arcs, comme par exemple dans l’Iliade, où les flèches d’Apollon sont la cause d’une épidémie, conséquence d’une vengeance ; ou encore dans le psaume 64 de la Vulgate, où il est dit : « Mais Dieu les frappera de flèches ; leurs fléaux seront soudains ».
Ainsi, dans ce cas, Sébastien, selon les légendes, a survecu à une pluie de flèches. Il est donc choisi comme avocat de la peste, représentée par les flèches des soldats de l’Empire romain. L’association symbolique des flèches avec les grandes épidémies a favorisé son identification comme saint patron des pestiférés.
Sebastián comme saint patron de Palma :
Les premières mentions à Majorque d’honneurs religieux rendus à Saint-Sébastien ne se trouvent qu’à Pollença en 1345. On pense que son culte a commencé dès le 15e siècle. Le premier témoignage date de la mi-janvier 1440 : un acte du Gran i General Consell (le plus haut organe représentatif politico-administratif) qui enregistre la demande des jurats et des délégués de la part forana (hors ville) de déclarer le jour du saint férié.
Selon les chroniques, en 1523, coïncidant avec la fin des Germanies (Soulèvement des classes populaires contre les autorités en raison de l’augmentation excessive des impôts, entre autres), Majorque a subi une épidémie de peste. Ce fut l’un des pires, non pas en raison du nombre de victimes, mais parce qu’il n’a pas pu être maîtrisé. Un jour, Manuel Suriavisqui, archidiacre de San Juan de Rodas, arrive à Palma avec un os du bras de saint Sébastien.
Avec l’arrivée de la relique, de nombreuses personnes atteintes de la peste ont été miraculeusement guéries simplement en priant le saint. Ce prodige, en plus de la forte tempête qui a empêché Suriavisqui de poursuivre son voyage à plusieurs reprises, a été interprété comme un mandat de la volonté divine : la relique devait rester ici pour continuer à protéger les citoyens.
Le 15 septembre 1523, l’os est solennellement donné à la Seu. En 1541, il avait déjà un autel à la Seu de Mallorca et la fête était déclarée d’Eloi (on sonnait la cloche principale de l’église) et on chantait un salve l’après-midi devant son autel ; en échange, les jurats de la ville (promoteurs de la chapelle) s’engageaient à donner chaque année quatre cierges rouges, quatre cierges blancs et à payer quatre livres au clavario de la Seu.
La dévotion envers saint Sébastien s’est accrue et, en 1634, les jurés ont demandé que saint Sébastien soit déclaré patron et protecteur de Palma, ce qui a privé l’ancien patron de Palma, l’Ange gardien, de sa fonction. Le titre de saint patron a été confirmé par le Saint-Siège le 18 juin 1868.
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